Introduction

Notre société va mal. Ou plutôt : nous allons mal dans cette société. Mais comment envisager des solutions quand le mal est si mal défini ? La « société » n’est évidemment pas le problème en lui-même, la solution n’est pas de vivre chacun en ermite. Certains se disent « anti-système », tout le monde même, à en croire la présidentielle de 2017. Mais quel système ? Le néo-libéralisme ? Quel drôle de nom pour un retour de l’autoritarisme à l’ancienne ! Le mal de notre société est pourtant simple, il a pour nom « capitalisme ». On ne le pense plus comme tel et on s’empêche par là de trouver des solutions hors de ce mode d’exploitation pourtant relativement récent et certainement pas éternel.

L’essai qui suit n’a pas de prétention scientifique. Son auteur n’a aucun titre universitaire, aucune légitimité à s’exprimer. Sa parole ne vaut pas plus que celle de n’importe qui et ses idées ne seront pas forcément partagées par le lecteur. Il se permet de présenter ses opinions parce que des éditorialistes ne s’en privent pas, qui n’ont pas plus de titres universitaires ni de méthode pour les former, mais qui s’appuient sur la très factice légitimité de la célébrité. Le « vu à la télé » intellectuel fait plus, pour se construire un public attentif, que n’importe quel diplôme.

Paul Nizan, dans Les chiens de garde, signalait deux types de philosophes : ceux qui se satisfont du monde tel qu’il est et ceux qui ne s’en satisfont pas. Si l’auteur de ce présent texte ne prétend pas être plus philosophe que la moyenne des êtres humains, il fait partie sans nul doute de ceux qui ne se satisfont pas du monde tel qu’il est.

Ici, l’auteur ne cherchera pas à objectiver sa pensée. Tout au contraire, il cherchera à subjectiver le monde, à sortir de l’indifférence face aux maux de tous les jours du capitalisme. Le tableau de la société capitaliste qui sera dressé partira en effet de ce que chacun peut observer au quotidien, en allant au travail, en lisant les journaux, en se divertissant, etc. Chacun peut faire ces mêmes observations, mais sait-on encore se révolter contre cet état de fait ?

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