Chapitre 1

Chapitre 1 : Le capitalisme contre les prolétaires

Le travail disqualifié

« Je suis ministre, je ne sais rien faire ! » s’exclamait Louis de Funès dans La folie des grandeurs, effrayé de perdre son titre et de devoir trouver un travail pour gagner sa vie, travail qu’il aurait été bien incapable de réaliser. Cette maxime a été reprise récemment à quelques virgules près par notre ministre de l’intérieur d’alors, Gérard Collomb, durant ses auditions devant les commissions des lois de l’Assemblée Nationale puis du Sénat à propos de l’affaire Benalla. Il s’est en effet défendu d’être responsable de quoi que ce soit en mettant en avant qu’il n’était que le chef de bande de son ministère et que logiquement, en tant que chef, ce n’était pas lui qui travaillait sur les différents dossiers mais ses subordonnés. Sa démonstration était réellement implacable. Le chef de la police parlait en anarchiste convaincu, dissertant longuement sur l’inutilité des chefs.

Certains l’ont trouvé de mauvaise foi dans ses explications. L’accusation est grave puisqu’il parlait sous serment et que le mensonge, devant ces commissions, entraîne des sanctions pénales. Non, je le crois très sincère. Ne tombons surtout pas dans d’affreuses théories du complot qui imagineraient d’improbables cachotteries de la part d’un honnête ministre qui plus est s’étant engagé à ne dire « rien que la vérité, toute la vérité ». La réalité est bien plus simple : un ministre sous serment, un ministre qui ne ment pas, est obligé d’avouer son inutilité : tout le travail est fait par les subordonnés, qui ont le savoir-faire et sur lesquels repose la responsabilité des échecs.

Des échecs seulement, car si les chefs disent avoir des postes à « responsabilités », que les ministres en fonctions se disent en « responsabilité », ils n’acceptent la responsabilité que des succès supposés et font peser le poids de leurs échecs sur leurs employés. L’illustration la plus évidente de l’irresponsabilité des « responsables » est évidemment le statut d’irresponsabilité du plus éminent d’entre eux : le Président de la République. L’article 67 de la constitution déclare le président irresponsable pénalement1. Mais il l’est également politiquement puisqu’il n’est quasiment pas révocable2. Le plus haut niveau de « responsabilité » du pays est donc très officiellement et très concrètement dégagé de toute responsabilité.

Ce qui est vrai dans la hiérarchie politique est aussi vrai dans la hiérarchie de l’entreprise capitaliste. Je ne parle bien sûr pas des artisans indépendants qui sont des travailleurs à leur compte et qui sont avant tout leurs propres chefs et sont d’ailleurs souvent exploités en tant que sous-traitants par les grandes entreprises, mais des grandes sociétés capitalistes dans lesquelles les fonctions de direction sont nettement séparées des fonctions de production. Là aussi le P-DG ou le grand patron ne sont pas les plus utiles. On rirait bien d’une grève patronale qui consisterait pour tous ces chefs à suspendre leur travail pendant un temps indéterminé. Les travailleurs savent bien ce qu’il faut faire pour que l’entreprise fonctionne, puisque ce sont eux qui la font fonctionner au quotidien.

D’ailleurs, lorsqu’ils font grève rien ne marche plus : les trains ne circulent plus, les avions restent au sol, les machines ne tournent plus dans les usines… Un travailleur italien, cité bien à propos en ouverture de l’abrégé du Capital de Carlo Cafiero, disait que l’ouvrier peut tout détruire car il peut tout reconstruire3. Un slogan de la CNT, un syndicat anarchiste, rappelle : « ton patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui ! » Si les travailleurs ne se rendent pas à leur atelier ou à leur bureau, le boulot ne se fait pas. Si les patrons désertaient, ce ne serait pas une catastrophe, ce serait l’autogestion. Elle est possible car ce sont les travailleurs qui ont le savoir-faire, ce sont eux qui savent comment produire biens et services. Malgré la norme capitaliste de la propriété privée des moyens de production, de nombreuses expériences montrent la possibilité de l’autogestion ouvrière : en France, de Lip, dans les années 19704, à 13365 aujourd’hui et ailleurs, en Argentine6 ou en Grèce7.

Le savoir-faire n’est pas au « sommet », il est à la « base ». C’est notre plus grand pouvoir, mais on tente depuis le début de l’ère industrielle de nous en priver ou de nous le nier. Alors que le mouvement ouvrier a travaillé à s’émanciper des patrons qui les parasitent, le patronat a tenté de se rendre indispensable et de rendre le travailleur accessoire. On entend souvent parler de travail « non qualifié », d’un sous-travail pour des sous-hommes qui seraient incapables d’apprendre un travail complexe. La réalité du travail dit non qualifié est qu’il commence toujours par une confiscation, un vol de savoir-faire : c’est un travail disqualifié. Avant l’industrialisation, il y avait déjà des personnes réduites à la mendicité par le chômage, le handicap ou la maladie. Mais ce sont les artisans tisserands qui ont été mis au chômage par le métier à tisser automatique ou embauchés pour travailler sur ces machines. Leur savoir leur a été confisqué par le capital, est passé du travailleur au propriétaire, de l’artisan à la machine, de l’ouvrier au capital.

Entendons nous sur les mots. Le capital n’est pas le patrimoine, le capital est un titre de propriété sur un moyen de production, que ce soit sous forme de propriété directe sur une usine ou sous forme actionnariale. Un million d’euros en billets dans une valise, c’est du patrimoine, une action de dix euros, c’est du capital : un titre de propriété sur un moyen de production qui donne droit de toucher le fruit de la production. Lorsque la révolution industrielle arrive, les capitalistes s’efforcent de mettre le savoir dans la machine pour traiter les anciens artisans d’ignorants. L’artisan tisserand savait tisser, mais on lui a nié ce savoir : non, il ne faut pas savoir tisser pour tisser, il faut simplement actionner cette machine. Mais cette machine croisait les fils de la même façon que l’artisan. C’est bien du savoir de l’artisan qu’elle tirait, en premier lieu, sa capacité à croiser les fils correctement. La qualification de l’artisan était niée et son statut dévalué. Les premiers ouvriers se sentaient sans doute plus comme des travailleurs disqualifiés que comme des travailleurs non qualifiés, d’où les révoltes contre les machines des débuts de l’industrie : ces machines qui, nourries du savoir des artisans, les réduisaient à de simples exécutants.

Personne n’est incapable de réaliser un travail complexe, cette capacité est simplement niée par les capitalistes qui rendent obsolète le savoir des travailleurs en le leur confisquant au profit du capital, de la machine possédée par le patron. Ce qui a été fait au début de l’industrialisation continue aujourd’hui avec la révolution informatique. Les techniciens des hotlines, compétents dans leurs domaines, avec de bonnes connaissances en informatique, se sont vus confisquer leur savoir-faire : leurs patrons leur demandaient d’écrire des scripts, des guides de dépannage étape par étape qui extériorisaient le savoir, qui faisaient passer la connaissance du travailleur à la machine, de l’ouvrier au capital. Les techniciens étaient alors considérés comme de simples exécutants, de simples opérateurs qui ne faisaient que suivre les directives de la machine qu’ils avaient pourtant eux-mêmes écrites. Là encore, le travail non qualifié se révèle être, en réalité, un travail disqualifié.

L’étape suivante est celle de l’automatisation, qui complète la confiscation du savoir ouvrier par le capital en se passant le plus possible du travailleur. La machine ne se contente plus de dicter au travailleur ce qu’il doit faire, comme dans le travail déshumanisant des entrepôts de Lidl montrés dans l’émission Cash Investigation8 où l’on voit les techniciens guidés par un ordinateur qui les traite comme des robots et les rappelle à l’ordre au moindre mot de trop. Du travail déshumanisant, on passe au travail déshumanisé, d’où l’humain est le plus absent possible. De plus en plus souvent, quand vous appelez une hotline, vous n’arrivez même plus à avoir un humain à qui parler : on vous demande de dire des mots clés à un serveur automatique. Les étapes de ce serveur sont la transposition de celles mises en place par les techniciens qui aujourd’hui ont grossi les rangs des chômeurs. Le rêve du capitaliste est de voir son capital produire de lui même, des machines serviles plutôt que des ouvriers qu’il juge capricieux car ils demandent de quoi vivre correctement. De l’argent qui produit de l’argent sans intervention humaine, voilà de quoi sont faits leurs songes.

Heureusement, ce rêve capitaliste, si destructeur soit-il, ne reste aujourd’hui encore qu’un fantasme. Car si automatisation il y a, c’est parce qu’il y a des programmeurs pour la réaliser : le savoir-faire reste à la base, les programmeurs restent des ouvriers dont le capital a besoin mais qui n’ont pas besoin de patrons. Si les patrons restent maîtres de la production, ce n’est que par leurs titres de propriété sur les moyens de production mais ils sont toujours bien incapables de produire sans travailleurs. Les programmeurs resteront peut-être les derniers ouvriers d’une production tout automatisée, mais la classe ouvrière, sous cette forme, restera la classe productrice dont les patrons ne seront qu’une caste exploiteuse. Cela étonnera peut-être certains lecteurs que je désigne les programmeurs par le terme « ouvriers » alors que l’on nous rappelle chaque jour que la classe ouvrière a disparu. Mais elle n’a pas disparu : les programmeurs sont les techniciens qui actionnent les machines, ce sont les ouvriers d’aujourd’hui. Les hotliners sont des ouvriers du tertiaire, qui ont pour chaîne de montage un serveur téléphonique qui fait sonner leur téléphone dès qu’ils ont terminé l’appel précédent. Les employés de rayons et les caissières des grandes surfaces sont les ouvriers et ouvrières du commerce, travailleurs du tertiaire, encore, mais payés au SMIC et travaillant de tout leur corps. En ne se pensant plus comme classe ouvrière, la classe laborieuse est frappée d’amnésie et ne se reconnaît plus dans l’histoire des luttes ouvrières, de ses défaites formatrices, mais aussi de ses victoires prometteuses. C’est la limite du mouvement des Gilets jaunes, mouvement populaire comme on n’en a plus vu depuis des décennies, mouvement de lutte de classe s’il en est, mais embourbé dans son manque d’histoire de luttes de par son refus d’aller puiser dans les combats passés, à l’exception de la Révolution Française souvent réduite à 17899. Notre classe devrait se rappeler qui elle est pour renouer avec sa longue histoire de luttes.

Les mots abstraits des maux concrets

« Travailleurs non qualifiés » disent-ils. Voilà un état peu enviable. À quelle espèce peuvent bien appartenir de tels êtres inférieurs ? Ce sont certainement des gens stupides qui ne savent rien faire ! Mais non, nous venons de voir que personne n’est incapable : les capitalistes luttent contre la qualification de leurs travailleurs, ils gagnent à les disqualifier pour les rémunérer moins, ils accaparent leurs savoir-faire. Ensuite, peu importe que le travailleur ait un savoir-faire véritable, celui-ci ne lui est pas reconnu car le capitaliste prétend que c’est la machine qui détient la connaissance. Les mots sont parfois faits pour rabaisser, ici en essentialisant. Le processus de disqualification du travailleur est naturalisé en un état : « non qualifié ».

Tant de jolis mots, de belles notions, de beaux concepts abstraits de notre société capitaliste cachent des violences bien concrètes. Le fameux « coût du travail », par exemple. Il faut vivre bien éloigné de notre belle civilisation pour ne pas savoir que le coût du travail est beaucoup trop élevé. L’économie s’en porte mal. Voilà une causalité composée de deux vérités en réalité plutôt étranges si l’on y regarde de plus près. Le travail est un coût, certainement, mais un bâton a deux bouts : si c’est un coût pour les uns, c’est un revenu pour les autres. Ainsi, lorsque l’on dit comme une vérité première que le travail est un coût, qui plus est trop élevé, s’il s’agit d’une vérité, ce n’est la vérité que du point de vue d’un des bouts du bâton, la vérité du patronat et non du salarié. Pour le salarié, le coût, c’est le prix des biens qu’il produit et est malgré tout obligé d’acheter, c’est le bénéfice que le patron fait sur son dos comme travailleur et comme consommateur. Ce « bénéfice » n’est bénéfique que du point de vue patronal, c’est un maléfice pour le travailleur.

Mais le pire, derrière ce terme de coût du travail, c’est la violence qu’il cache sous son aspect impersonnel. Que veut dire « baisser le coût du travail » sinon réduire le niveau de vie des travailleurs, réduire la qualité de leur nourriture, raréfier leurs loisirs ou encore les assigner à résidence faute de moyens suffisants ? Pour les uns, baisser le coût du travail, ce sera manger des biscuits à l’huile de palme cancérigène plutôt que des produits bios. Pour les autres ce sera être mal logés voire être mis à la rue faute d’argent pour payer un bon loyer. Ou ce sera encore se priver de soins dentaires, si mal remboursés ou de soins généraux si la baisse de salaire se fait sur le brut, sous forme de baisse de cotisations, réduisant les moyens de l’hôpital public. Voilà ce que veut dire « baisser le coût du travail ». Une phrase raisonnable en apparence, rationnelle, anodine, mais derrière laquelle se cache une violence bien réelle.

Les patrons d’antan ne prenaient pas la peine de cacher leurs intentions à ce niveau. Karl Marx cite une brochure10 d’un patron du Northamptonshire qui loue la frugalité des travailleurs français en comparaison au trop grand train de vie qu’il trouve aux Anglais : « Le travail est en France d’un bon tiers meilleur marché qu’en Angleterre, car là les pauvres travaillent rudement et sont piètrement nourris et vêtus […]. Il est sans doute difficile d’introduire chez nous un tel état de choses, mais évidemment ce n’est pas impossible, puisqu’il existe en France et aussi en Hollande. » Cette citation est reprise par Marx d’un autre texte11 qui est au moins tout aussi explicite : « Si nos pauvres s’obstinent à vouloir faire continuellement bombance, leur travail doit naturellement revenir à un prix excessif… Que l’on jette seulement un coup d’œil sur l’entassement de superfluités consommées par nos ouvriers de manufacture, telle qu’eau-de-vie, gin, thé, sucre, fruits étrangers, bière forte, toile imprimée, tabac à fumer et à priser, etc., etc., n’est-ce pas à faire dresser les cheveux ? ». Le moyen et la fin sont ici transparents : mettre l’ouvrier ou l’ouvrière au régime pour enrichir plus le patron. C’est ça, « baisser le coût du travail » : prôner l’ascèse du travailleur pour favoriser la prospérité du patron.

Anne Guillou cite un exemple similaire mais, cette fois, en 1910, dans une usine publique : la manufacture des tabacs de Morlaix. Le directeur justifiait le salaire des ouvrières fixé selon les prix des produits de première nécessité : « Pendant la saison des légumes frais, par exemple, les choux-fleurs et les artichauts sont à très bas prix et une ménagère attentive peut alors faire des plats à la fois agréables et nourrissants, en même temps très économiques. »12. Conclusion du directeur : 3 francs par jour suffiront amplement. Le capitalisme d’État traite la classe travailleuse de la même façon que le patron privé, en prospérant sur la baisse de niveau de vie des ouvrières et des ouvriers.

Mais il faut bien le faire, puisque « c’est bon pour l’économie » ! Qu’est-ce donc que cette économie qu’il faut faire prospérer ? Si appauvrir les travailleurs est bon pour l’économie, alors cette mystérieuse économie ne semble pas inclure les travailleurs. Les bénéfices des entreprises et le coffre-fort des actionnaires semblent être les seules composantes de cette économie qui prospère sur la misère de la classe ouvrière. Dans une société de classes en lutte, le mot « économie » ainsi utilisé sert à masquer les divergences d’intérêts, à universaliser le point de vue particulier du dominant. « L’économie exige des efforts de votre part » diront les patrons pour demander des heures supplémentaires qui augmenteront leurs profits. C’est la classe dominante qui fait parler l’économie : cette prosopopée est une figure de style classique de la domination, ceux-là faisant parler la France contre chaque citoyen, ceux-ci l’économie contre les salariés.

L’immigration est un autre exemple de notion abstraite pouvant dissimuler des violences concrètes. Que faire pour juguler la crise migratoire ? Faut-il fermer les frontières ? L’humain n’apparaît pas dans ces problématiques qui pourtant mèneront les exilés à la noyade et à la clandestinité, les réduiront à l’état de bêtes traquées et les pousseront dans les filets des réseaux de passeurs et d’esclavagistes profitant de leur statut de clandestins pour les exploiter. Mais pour ces exilés et autres réfugiés, la violence est devenue une telle banalité quotidienne que l’on finit même par ne plus s’embarrasser d’euphémismes et l’on accepte de plus en plus la violence crue de leur rejet. Car lorsque la France laisse l’Aquarius sans solution pour débarquer ou que l’Italie interdit aux migrants de quitter le navire des garde-côtes qui les a secourus, il n’y a même plus ces mots abstraits que je critique tant.

C’est une vérité trop peu énoncée, le capitalisme repose en grande partie sur la violence. Les économistes l’oublient le plus souvent. L’économie est étudiée de façon mathématique, on fait de l’économie comme on faisait de l’astronomie avant Newton : on sait calculer les mouvements, mais on ne sait pas vraiment ce qui fait se mouvoir nos objets. Les économistes ont bien des explications mais, voulant préserver l’autonomie de leur « science », ils expliquent l’économie par l’économie, comme si l’économie était un monde séparé du reste de la société. Non. L’économie capitaliste repose sur des rapports sociaux, des institutions légales et des forces de coercition.

L’une des institutions principales du capitalisme, la propriété, est bien une institution légale maintenue par la force. Le secret de la propriété, c’est la matraque du policier, le chien du vigile, les tribunaux pour punir les voleurs. Il est peut-être possible de mettre tout ça en équations, mais cela n’enlève pas le fait que le capitalisme repose aussi sur la violence. En relisant l’histoire de la colonisation des Amériques, on voit un peuple qui connaît la notion de propriété la « transmettre » à des peuples qui ne la connaissaient pas forcément. Si cet apprentissage est entièrement fait de guerres, de représailles, de clôtures et d’hommes en armes, c’est que c’est la nature la plus profonde de la propriété qui réside dans la violence.

Les grèves réprimées, les voleurs condamnés, la prison pour dettes, tout ce qui constitue ou a constitué la propriété repose sur la coercition, la violence. Les économistes gagneraient en scientificité à ne plus être seulement économistes mais à devenir des sociologues, anthropologues et historiens spécialisés dans le sous-domaine de l’économie. Il me semble qu’ils découvriraient notamment que de nombreux concepts expliqués aujourd’hui par des formules mathématiques reposent en fait sur des coups ou des menaces : de la croissance aux prix, les rapports de forces sont partout en économie13.

1 « Le président de la République n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité » Constitution de 1958, art. 67.

2 L’article 68 restreint la révocabilité aux seuls « cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » sans donner au peuple le pouvoir de le révoquer librement.

3 « L’ouvrier a tout fait ; et l’ouvrier peut tout détruire, parce qu’il peut tout refaire. »

4« C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie » était le slogan des ouvriers et ouvrières de Lip en 1973 lorsque, occupant leur usine, ils ont décidé de reprendre l’activité à leur compte, démontrant qu’ouvriers et ouvrières n’avaient pas besoin de patrons.

51336 est la marque de thé des anciens ouvriers et ouvrières de Fralib ayant repris leur usine sous forme de coopérative après 1336 jours de grève (https://fraliberthe.fr/ lien vérifié le 25 mars 2019)

6Voir le film documentaire The Take, Naomi Klein et Avi Lewis, 2004.

7L’usine grecque qui résiste sans patron et avec des savons écolos, Emmanuel Daniel, Reporterre, 19 septembre 2015 (https://reporterre.net/L-usine-grecque-qui-resiste-sans-patron-et-avec-des-savons-ecolos lien vérifié le 25 mars 2019).

8Cash Investigation, Travail, ton univers impitoyable, Sophie Le Gall, 26 septembre 2017.

9 « Avant, j’avais l’impression d’être seule », Pierre Souchon, Le Monde Diplomatique N° 778, janvier 2019

10 Le capital, livre 1, La Pleïade, 1965, p. 1106.

11 An Essay on Trade and Commerce, 1770, p. 44.

12 La manufacture des tabacs, Anne Guillou, Skol Vreizh, p.61

13 Ce n’est pas un hasard, je crois, si c’est un économiste venu de l’anthropologie, Paul Jorion, qui a développé dans Le Prix une théorie de la formation du prix basée sur un rapport de forces.

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